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Les Désobéisseurs dans « Le Ligueur »

Voilà un 1er septembre bien particulier ! Pas de rentrée scolaire pour Mado, Ana, Jo et Boris ! En cause, la démolition de l’école du village au profit d’un centre commercial. Sur papier du moins. Car le quatuor de copains ne l’entend pas de cette oreille. « Si l’école ferme, pas de métier, rien dans l’assiette », avertit l’un d’entre eux.

Cependant, l’instituteur, la police, le curé, la bourgmestre : tout le monde s’en tamponne et s’incline devant la puissance de la famille Racagnak, propriétaire des bâtiments. Qu’à cela ne tienne, les amis n’auront pas froid aux yeux et iront au bout de leur combat.

L’histoire se raconte ici avec quatre comédiens-manipulateurs désopilants : Valérie Joyeux, Sophie Linsmaux, Vincent Raoult et Coralie Vanderlinden. Chacun campe à merveille les contours singuliers de son personnage. Jean-Michel d’Hoop (à l’écriture avec Coralie Vanderlinden) a opté pour une mise en scène vive, alerte, joyeuse et surprenante.

Au centre du plateau, une longue barre tourne et s’oscille, emmenant avec elle ou à son bord les protagonistes enfants représentés par d’adorables marionnettes (Aurélie Deloche). Quant aux adultes du récit, des masques très typés les incarnent. Trait forcés, suspense, univers cartoon, périple aux allures du fantastique vers la fin…

Le parti pris artistique est assumé de bout en bout tant dans la forme que dans le fond. On ne s’ennuie pas une seule seconde, on rit et on se lève avec eux contre l’inertie ! (S.C.)

Ana, Mado, Jo, Boris et les autres

Le postulat de ce spectacle est : lorsqu’une loi ou un règlement sont injustes, nous avons le droit de les contester. Car il existe des désobéissances civiques. Et pour le démontrer, voici l’exemple d’une école fermée pour cause de démolition au profit d’un centre commercial.

Que feront les enfants si l’école disparaît ? D’abord se réjouir de vacances prolongées. Ensuite raisonner : à l’école, ils se voient ; à l’école, ils apprennent pour plus tard. Terminé tout cela si les classes sont devenues rayonnages de produits industriels. Euréka ! ils vont alerter les autorités.

Mais d’échelon en échelon, ils s’aperçoivent vite que personne n’a le pouvoir ni le vouloir de les aider. Alors quoi ? Les grands moyens : squatter les locaux scolaires et opposer un bouclier humain aux bulldozers d’acier. Aussitôt dit, aussitôt presque fait. Car il y aura discussions, investigations, recherches, découvertes et péripéties diverses racontées comme dans une BD à rebondissements dans l’affrontement entre bons et méchants.

Au départ, pour seul décor, une planche à bascule sert de plateau et permet de jouer avec la précarité de l’équilibre.  Ça cavalcade et ça criaille. Ça pépie et se chamaille. Ça remue et ça s’agite. Même si cela suscite un rythme trépidant, c’est un peu fatigant. Pour insuffler de la variété, les marionnettistes se déguisent parfois en d’autres personnages car cette histoire en comporte pas mal.

La fin reste sur une note optimiste alors que chacun sait que l’utopie ne résout pas les problèmes. Elle permet de les aborder autrement. Le but est ici atteint : montrer qu’il est possible de contester une injustice, avec un minimum de chance pour changer un petit quelque chose, pour expérimenter la solidarité.

Par Michel Voiturier (publié le 30 août 2013 dans Rue du Théâtre)

Les Désobéisseurs dans « Le Soir »

Mis en scène par Jean-Michel D’Hoop, ce Club des Cinq version marionnettes, doublé d’un guide pratique de désobéissance civile, nous a tapé dans l’œil. Avec, d’abord, son décor d’une fabuleuse simplicité : une planche toboggan qui fait glisser nos écoliers « terroristres » prêts à prendre leur école en otage pour empêcher qu’on ne la démolisse et la remplace par un centre commercial. La planche oscille, se divise, tournoie, et donne un terrain de jeu remuant aux aventures des enfants, leur équipée dans la sombre forêt, leur croisade à travers des tableaux magiques, et surtout un humour qui mélange Robin des Bois et le philosophe Henri Thoreau en toute décontraction. Masques, théâtre d’ombre, refrain hip-hop, « Les Désobéisseurs » convoquent des genres très différents, mais sans aucune prétention, juste celle d’embarquer intelligemment les enfants sur le chemin de la résistance : « Les tyrans ne sont grands que parce que nous sommes à genoux ». Nous, on applaudit debout !

Dès 9 ans.

CATHERINE MAKEREEL
(édition du 21/08/2013)

Les Désobéisseurs dans « La Libre »

Qui a dit qu’obéir est toujours la meilleure solution ? Certainement pas ces quatre énergumènes, privés d’école pour cause d’entreprenariat commercial ! La famille Racagnak aux poches déjà bien remplies n’a qu’à bien se tenir : les compères vont se faire entendre et pas qu’un peu ! Mise en scène très alerte (Jean-Michel d’Hoop), marionnettes et quatuor d’acteurs délicieux (Valérie Joyeux, Sophie Linsmaux, Vincent Raoult et Coralie Vanderlinden), scénographie simple et efficace (Aurélie Deloche) ; sans se prendre le chou, l’ensemble fait mouche et vient réveiller les consciences endormies. (S.C.)

Par Sarah Colasse (publié le 11 septembre 2013 dans La Libre)