F + M = ❤ DANS RUE DU THEATRE

Publié le 22 août 2015 

La guerre sépare deux copains voisins. Elle passe juste entre leurs maisons. C’est la douleur de la séparation. La peur des conséquences du conflit. Le tout rendu lumineusement théâtral par l’utilisation optimale de signes scéniques. 

Musette et Flon-Flon jouent ensemble. Ils sont voisins et savent que plus tard ils ne peuvent que se marier tant leur entente est parfaite. La guerre rompt cette sérénité et crée un vide entre les familles.

Héritiers intelligents de Brecht, les membres de la Cie ‘les Pieds dans le Vent’ ont réussi un spectacle complet en montrant que les comédiens jouent des personnages mais ne les incarnent pas. Pour ce, ils utilisent un procédé bien connu, simple et immédiatement compréhensible. Lorsqu’ils changent de personnage – puisqu’à deux, ils les font tous – ils annoncent qui ils deviennent et se munissent d’un accessoire définissant leur nouvelle identité. Non seulement c’est efficace mais cela permet aussi d’éviter un jeu théâtral mimétique artificiel qui, dans le cas d’adultes jouant des enfants, est souvent ridicule.

Par ailleurs, le décor s’avère très astucieux. Composé de planches et de bâtons, il passe de terrain de jeu enfantin à chevaux de frise avant d’être chemin frontière parsemé de cimetières. Le texte, lui, est simple. Son champ lexical est à la portée de tous. Il est bref et permet des silences d’autant plus importants qu’il favorise le développement d’actions.

Certes, on regrettera qu’à un moment donné la mise en scène recourt à un cliché désuet et sexiste en montrant que le rôle ménager est l’apanage de la femme et que celui de guerrier de l’homme. Cela ne gâche pas l’essentiel du message pacifiste de l’œuvre : démontrer que « les enfants sont trop petits pour réveiller la guerre » même s’ils affectionnent les jeux de combat et que c’est aux adultes à veiller au respect de la paix.