Le postulat de ce spectacle est : lorsqu’une loi ou un règlement sont injustes, nous avons le droit de les contester. Car il existe des désobéissances civiques. Et pour le démontrer, voici l’exemple d’une école fermée pour cause de démolition au profit d’un centre commercial.
Que feront les enfants si l’école disparaît ? D’abord se réjouir de vacances prolongées. Ensuite raisonner : à l’école, ils se voient ; à l’école, ils apprennent pour plus tard. Terminé tout cela si les classes sont devenues rayonnages de produits industriels. Euréka ! ils vont alerter les autorités.
Mais d’échelon en échelon, ils s’aperçoivent vite que personne n’a le pouvoir ni le vouloir de les aider. Alors quoi ? Les grands moyens : squatter les locaux scolaires et opposer un bouclier humain aux bulldozers d’acier. Aussitôt dit, aussitôt presque fait. Car il y aura discussions, investigations, recherches, découvertes et péripéties diverses racontées comme dans une BD à rebondissements dans l’affrontement entre bons et méchants.
Au départ, pour seul décor, une planche à bascule sert de plateau et permet de jouer avec la précarité de l’équilibre. Ça cavalcade et ça criaille. Ça pépie et se chamaille. Ça remue et ça s’agite. Même si cela suscite un rythme trépidant, c’est un peu fatigant. Pour insuffler de la variété, les marionnettistes se déguisent parfois en d’autres personnages car cette histoire en comporte pas mal.
La fin reste sur une note optimiste alors que chacun sait que l’utopie ne résout pas les problèmes. Elle permet de les aborder autrement. Le but est ici atteint : montrer qu’il est possible de contester une injustice, avec un minimum de chance pour changer un petit quelque chose, pour expérimenter la solidarité.
Par Michel Voiturier (publié le 30 août 2013 dans Rue du Théâtre)